
Octobre 1970
Observe-t-on un pattern qui se répète chaque fois que Justin Trudeau frappe un mur ? En l’occurence, appuyer sur le bouton « urgence » quand il est incapable de résoudre une situation. Car il est incapable de mettre un terme aux manifestations à Ottawa et en Alberta – alors bingo, on invoque la loi sur les mesures d’urgence, du jamais vu depuis sa refonte en 1988. Non seulement cela signale l’échec de la diplomatie – en Ukraine et au Canada – mais la décision est controversée. Au Québec on refuse une telle extrémité. Nos états d’urgence, on préfère les consacrer à la covid et aux inondations – oui, là on appelera l’armée.
Le premier ministre Legault a déclaré qu’on a pas besoin d’une telle mesure au Québec, insistant sur le fait que la SQ est tout-à-fait capable de gérer les manifs. En fait, il a une peur bleue de se voir associé à une loi qui ravive les stigmates d’octobre 1970. Même si Trudeau junior affirme qu’il n’enverra pas l’armée contre des civils, rien ne dit qu’il ne changera pas d’idée s’il frappe encore un mur.
Ça sent les élections, un peu partout. Legault veut éviter qu’on l’associe au Robert Bourassa de 1970 et laisse entrevoir un allègement des mesures sanitaires; Ford roule des mécaniques mais promets de lever le passeport vaccinal en mars; Trudeau junior, lui, emprunte une voie qui requiert l’attitude Just watch me de Trudeau senior. Mais nous ne sommes pas du tout convaincus qu’il en soit capable à moyen terme – le temps d’un scrum sans doute, mais pas sur plusieurs semaines. Et son image au Québec va en prendre un coup : il n’est pas un commentateur politique qui, depuis l’annonce du recours aux mesures d’urgence, n’ait fait le rapprochement avec les mesures de guerre de 1970.

On s’en souviendra longtemps : « Just watch me »
En Ukraine, il a été question de déplacer les troupes canadiennes loin d’un éventuel front. Avec cette dernière vente d’armes – probablement fortement suggérée par les Américains – cela envoie un drôle de message : « Voici des fusils, mais on ne se battra pas pour vous, allez-y sans nous ». Si jamais la Russie envahissait l’Ukraine, Trudeau junior ferait-il un Jean Chrétien de lui-même en refusant de prendre part au conflit ? Cela voudrait dire s’opposer à l’OTAN. Dans une telle situation, sur quel bouton « urgence » appuierait-il ?
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