Dmitri Mouratov et Maria Ressa. Photos AP

Le prix Nobel de la paix 2021 a récompensé vendredi deux journalistes, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov, pour « leur combat courageux pour la liberté d’expression » menacée par la répression, la censure, la propagande et la désinformation.

Les deux lauréats « sont les représentants de tous les journalistes qui défendent cet idéal dans un monde où la démocratie et la liberté de la presse sont confrontées à des conditions de plus en plus défavorables », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, à Oslo.

Agée de 58 ans, Maria Ressa a cofondé la plate-forme numérique de journalisme d’investigation Rappler en 2012, qui a braqué les projecteurs sur « la campagne antidrogue controversée et meurtrière du régime Duterte », a fait valoir le comité Nobel. D’un an son aîné, Dmitri Mouratov a quant à lui été l’un des cofondateurs et rédacteurs en chef du journal Novaïa Gazeta, l’une des rares publications encore indépendantes en Russie, où la dissidence se heurte à une féroce répression. Ce dernier a annoncé qu’il dédiait son prix à son journal et à ses collègues assassinés pour leur travail et leurs enquêtes et a fait savoir qu’il aurait « voté pour […] Alexeï Navalny », opposant au pouvoir de Vladimir Poutine.