cassidy_caron

La présidente du Ralliement national des Métis, Cassidy Caron, porte fièrement la veste fabriquée par le Métis Mitch Case juste avant d’aller rencontrer le pape. Photo : Marie-Laure Josselin/Radio-Canada

Le 27 mars 2022, premier de quatre jours de représentations autochtones au Vatican, une délégation métis a ouvert le chemin de la réconciliation et du pardon. Plutôt que de venir les armes à la main, deux violoneux ouvraient la marche pour la présidente du Ralliement national des métis Cassidy Caron portant une veste traditionnelle Giiweyendam brodée et, dans les mains de l’artisan Mitch Case des mocassins brodés offerts en cadeau au pape. Trois survivants aînés ayant fréquenté des pensionnats canadiens, Angie Crerar, 85 ans, Anne LeFleaur, 79 ans et Emile Janiver [Janvier imprononçable en anglais], 74 ans, ont invité le pape à parcourir dans leurs pas le long chemin qui reste à parcourir avant qu’ils/elles lui pardonnent ce que l’Église de mentalité colonialiste leur avait malheureusement infligé. Pour les Artistes pour la Paix, cette ouverture faite d’art et d’artisanat représente un symbole fort qui devrait inspirer les nations du monde dans leurs délégations diplomatiques et autres.

On a invité le pape sur notre chemin de vérité de justice et de guérison. Les mocassins ont une forte signification dans la culture métisse, car ils représentent la connexion à la terre, mais aussi le fait qu’ils marchent sur les pas de leurs ancêtres, a justement écrit la journaliste Marie-Laure Josselin de Radio-Canada. Elle a ajouté : Le pape rencontre actuellement la délégation Inuit Tapiriit Kanatam. Jeudi, ce sera le tour des Premières Nations et une audience finale avec tout le monde est espérée vendredi.

La Presse Canadienne précise que tous ont exprimé le souhait que le pape s’engage à présenter des excuses pour le rôle de l’Église catholique romaine dans les pensionnats lors d’un voyage au Canada. Le révérend Raymond Poisson, président du groupe, a déclaré qu’il s’attendait à ce que les réunions permettent au pape François d’aborder le traumatisme et l’héritage de souffrance auxquels sont confrontés les peuples autochtones à ce jour, ainsi que le rôle de l’Église catholique dans le système des pensionnats, qui a contribué à la suppression des langues, de la culture et de la spiritualité autochtones.

150 000 enfants autochtones ont été contraints de fréquenter des pensionnats, dont plus de 60 % étaient gérés par l’Église catholique. Au total, 32 aînés, dirigeants, survivants et jeunes autochtones participent aux réunions du Vatican. La Conférence des évêques catholiques du Canada organise et paie les frais de la délégation et y envoie également une poignée de membres. Au total, trente-deux aînés, dirigeants, survivants et jeunes autochtones participent aux réunions du Vatican.