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Stephan Bureau et le Dr Didier Raoult

Affirmations éclatantes de vedettes

Blâmé par l’ombudsman de Radio-Canada pour ne pas avoir fait les « vérifications nécessaires » avant de présenter une entrevue préenregistrée six jours avant avec le controversé infectiologue français Didier Raoult en mai dernier, Stephan Bureau fait une crise libârté de vedette, au lieu d’apprendre humblement de cet incident, comme la direction de Radio-Can dit l’avoir fait.

Aussitôt applaudi par sa collègue Sophie Durocher (Journal de Montréal) qui, se trouvant à Paris, est allée s’informer (!?) auprès de l’éditorialiste clivant Christian Rioux du Devoir, Bureau dont on aime le style vivant et coloré, « non bureaucratique », annonce qu’il quittera Radio-Can, une fois son contrat achevé avec l’émission quotidienne Bien entendu sur ICI PREMIÈRE. Comme sa consoeur Sophie, il se déclare outré qu’on ne lui laisse pas la LIBÂRTÉ de dire ou laisser dire n’importe quoi, même sur un sujet scientifique controversé qui met en danger la santé publique et celle de dizaines de milliers d’individus affectés par le rayon de diffusion de son émission.

Comme l’ex-président et encore autorité-suprême du parti républicain américain Donald Trump, le docteur Raoult croit, en dépit des études scientifiques, aux vertus de traiter la COVID-19 par l’hydroxychloroquine et préfère à la vaccination un effet magiquement naturopathe d’immunité collective. Notions que l’intervention de la rédactrice en chef de Québec Science Marie Lambert-Chan, une dizaine de minutes après l’émission, et convoqué trois semaines plus tard (!), un panel scientifique additionné de la journaliste Chantal Srivastava de l’émission Les années-lumière, du Dr François Marquis de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont et du Dr André Veillette, membre du groupe de travail du gouvernement canadien sur les vaccins contre la COVID, n’ont eu que « le temps de partiellement réfuter » : ceci représentait pour le nouvel ombudsman une « bien mince consolation, insuffisante pour rétablir les faits, voire l’équilibre, surtout dans le contexte d’une pandémie où la vérité est menacée de toute part ».

L’animateur rétorque le 30 juillet : « En substance, il aurait fallu gainer l’entretien d’un appareil critique pour éviter aux auditeurs d’être laissés seuls devant ce monstre, exactement comme on le fait aujourd’hui en publiant Mein Kampf ». Heureusement Hitler est mort, sinon nous aurions risqué une autre entrevue-choc de l’animateur-vedette! Il nous a au moins épargné l’accusation woke ridicule de ses confrères.

Faits scientifiques gardés dans l’ombre

Remercions la journaliste scientifique Marine Corniou, heureusement revenue à la charge pour convaincre le nouvel ombudsman par des arguments à la logique inéluctable puisque les faits comptent dans un débat sain et éclairé! Je remercie aussi Radio-Canada et nommément Laure Simonet, adjointe du nouvel ombudsman Pierre Champoux, de m’avoir envoyé le 28 juillet vingt-quatre pages étayant son respectable jugement.

Qu’est-ce qui nous a valu cette faveur ? Notre propre plainte du 28 mai à l’ancien ombudsman Guy Gendron, qui selon notre compréhension de trois courriels échangés, ne pouvait toutefois pas s’en servir pour blâmer l’émission, sans être amené logiquement à co-accuser l’information déficiente de Radio-Can et de l’ensemble des médias. Ces derniers nous privent depuis un an et demi d’une couverture équitable des engagements positifs de l’Organisation Mondiale de la Santé (condamnée par Trump), par exemple quand cette dernière accueillait deux Québécois, Dr François Lamontagne, chercheur de l’Université de Sherbrooke et l’autre, professeure spécialiste des urgences pandémiques et sanitaires à l’Université McGill, membre du panel indépendant de l’évaluation de la préparation et de la réponse aux pandémies (OMS) et ancienne présidente des Médecins sans Frontières, Dre Joanne Liu (notre article en septembre dernier dans l’Aut’Journal).

On trouvera un résumé succinct de bien d’autres articles consacrés au COVID19 par les Artistes pour la Paix, en particulier les demandes réitérées sans écho médiatique depuis un an que les vaccins soient disponibles d’urgence dans les pays du Tiers-Monde, entre autres de la part du professeur Riccardo Petrella (docteur honorifique de l’UQAM grâce à la prof émérite Lucie Sauvé). Avec l’Agora des Habitants de la Terre, il a réclamé en plusieurs déclarations ignorées par les médias (sauf l’Aut’Journal) la levée des brevets pharmaceutiques, convaincant le pape et le G7, mais non l’Organisation Mondiale du Commerce qui il y a quelques jours a encore refusé d’entendre raison.

Maintes motions votées à l’ONU malmenées par le Premier ministre Trudeau vous feront comprendre la nature politique de ces censures, qui cachent les injustices criminelles des pays riches, dont les profits de milliards de dollars empochés par les Big Pharmas ne sont qu’une facette. En outre, la sinophobie actuelle médiatique censure les efforts méritoires de la Chine avec SINOVAX, qu’on découvre en regardant les parties de soccer de la COPA AMERICA tournées au Brésil sur des terrains placardés pour tenter de convaincre une population dont un demi-million est décimée par l’ignorance du président Bolsonaro, grand prosélyte de l’hydroxychloroquine !

En conclusion, il s’agit là d’informations primordiales pour la santé de centaines de millions de personnes, toujours mal couvertes par Radio-Canada, d’où l’indignation à l’origine de ma plainte qu’un fumiste solitaire soit invité à donner son point de vue mercantile pendant une heure de grande écoute, au détriment de l’information du public. Cet état de fait dépasse donc largement le contexte dénoncé par mon titre qui ne veut qu’attirer l’attention et non accabler un animateur. Je sais que certains m’accuseront à mon tour de faire une crise de vedette : d’autres comprendront, surtout après la lecture des articles cités en hyperliens dans le texte.