
2023/05/08 par les Artistes pour la Paix ayant entendu le témoignage de Polysesouvient
Le comité permanent de la sécurité publique s’apprête à lancer son Projet de loi C-21 affaibli par des amendements provoqués par des propriétaires d’armes et des militants pro-armes.
Le ministre Marco Mendicino, habilement cuisiné par madame Anne-Marie Dussault à Radio-Canada en soirée, après avoir bafouillé sur les « supposés » postes de police chinois selon la si fiable (!) Gendarmerie Royale en s’engageant à ce qu’ils soient punis (sur des ouï-dires?), s’est vraiment embrouillé totalement en écoutant le témoignage indigné de Nathalie Provost lui reprochant de trahir une 3e fois tout le réseau Polysesouvient (Heidi Rathjen, madame Edwards, les musulmans de Québec etc.)
Les Libéraux, le NPD et le Bloc québécois ont mené des négociations secrètes en vue d’un consensus sur le genre d’amendements déposés. Les Libéraux veulent corriger les erreurs du passé, avec le temps qui presse pour que la Chambre des communes adopte le projet de loi avant l’été, en étant exempté de manifs agressives par le lobby des armes à feu.
Le Bloc québécois, représenté par Kristina Michaud, élabore un compromis acceptable pour la Sécurité publique, mais le NPD, qui au départ cherchait à se concilier les autochtones jaloux de leurs prérogatives en armes de chasse, objectif louable, vient d’ouvrir une porte béante à une autre exemption basée sur l’inclusion de l’IPSC (la confédération internationale de tir), un organisme qui organise des compétitions dans le cadre desquelles on simule des scénarios de prise d’otage et d’autodéfense.
Le NPD a ainsi ouvert la porte aux fausses récriminations des députés conservateurs qui ont avancé, faussement, que les amendements auraient essentiellement l’effet d’interdire les fusils de chasse. « C’est là un calque des tactiques normalement employées par le lobby des armes, c’est-à-dire exagérer ou même mentir au sujet des armes touchées. Or, il s’avère que presque tous les modèles mentionnés n’auraient aucunement été touchés par les amendements proposés, un fait guère mentionné dans les médias, mais validé par la GRC », dit Nathalie Provost.
Elle poursuit : « Un positionnement aussi vague, évasif et peu sincère ne date pas d’hier. Par exemple, quand on a demandé en 2020 si le NPD appuierait le décret ministériel interdisant quelque 1 500 modèles d’armes d’assaut à la suite du massacre en Nouvelle-Écosse, Monsieur Singh a évité le sujet en posant des questions additionnelles. Mais leur geste le plus inexcusable a été de pousser, lors des audiences sur le C-21, pour exempter les adeptes de tir « pratique » du gel sur l’achat de nouvelles armes de poing, une démarche qui a attiré les louanges de la part du lobby des armes. Le C-21 comporte déjà une exemption pour les tireurs « olympiques », une situation considérée problématique par nos groupes », mais pas par le critique du NPD en matière de Sécurité publique qui a avalé une telle exemption signifiant que le gel sur l’achat d’armes de poing sera dénué de tout sens, puisque l’IPSC pourra sanctionner à sa guise n’importe quel « sport ». En effet, à l’IPSC on a déclaré qu’advenant une telle exemption, « nous deviendrons la porte d’entrée pour la possession d’armes de poing au Canada et nous pourrons envisager une énorme augmentation de notre membership ».
Pourtant, le NPD a manifestement appuyé l’interdiction des armes d’assaut au cours des deux dernières campagnes électorales. En 2019, il a déclaré : « Nous sommes en faveur de l’interdiction des armes d’assaut de type militaire. » Encore, en 2021, il a promis d’« [élargir] la définition des armes interdites pour y inclure les nouveaux modèles d’armes d’assaut ».
Heureusement, Elizabeth May a fermement pris position au nom du Parti Vert en doutant que la nouvelle C-21 fasse quoique ce soit à propos du semi-automatique utilisé en juin 2022 pour tuer un maximum de policiers : elle réclame de faire le ménage de nos rues!
Et adepte de fumigènes, le gouvernement a promis, pour cacher sa loi rendue inepte aujourd’hui, 396 millions de $ pour lutter contre la violence armée.
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The desperate hour, film américain sorti en février 2022, réalisé par l’australien Phillip Noyce, coproduit par la fabuleuse actrice Naomi Watts, seule en scène pour la plus grande part du film. L’action se passe à Lakewood, mais pourrait mettre en scène un parent d’un enfant d’une des 93 écoles qui ont connu des fusillades perpétrées dans la dernière année recensée aux États-Unis (Centre national des statistiques de l’éducation NCES, relevant du ministère américain de l’Éducation et de l’Institut des sciences éducatives), dont 43 avec décès (chiffres records). Le scénario en est fort simple : Amy, mère d’Emily et Noah qui n’aime pas l’école, apprend par son cell alors qu’elle est partie en forêt faire son jogging habituel, que l’école où va son fils est prise en otage par un tireur fou qui a déjà tué une fille. Elle soupçonne en plus, folle d’angoisse et en crise de larmes, que le tireur fou pourrait être son fils, déstabilisé à la suite de la mort de son père, son mari. Sans exploiter le drame sans aucun étalage de fusils, ni même sans montrer la prise d’otages sauf la scène finale du dénouement à l’extérieur du drame, le film nous fait participer à la douleur d’une mère qui vit le drame auquel sont confrontées des dizaines de milliers de mères par année, dans un pays dont les politiciens républicains refusent de faire quoi que ce soit pour résoudre le problème, parce qu’ils sont pris en otages par un gros donateur de leur parti, la National Rifle Association.