Cluster munitions are among the most indiscriminate, unreliable conventional weapons ever developed. More than 95% of all cluster munition casualties have been civilian – mostly children and poor farmers killed or dismembered, often decades after conflict has ended.

This horrific situation prompted most of the world’s nations, including Canada, to negotiate an historic treaty in 2008 that, inter alia, bans for all time the production, stockpiling, transfer and use of cluster munitions. The Convention on Cluster Munitions also prohibits, under any circumstances, assistance, encouragement or inducement to anyone with respect to the production, transfer or use of cluster munitions.

Article 21 of the Convention goes further and imposes a positive obligation on State Parties to “..encourage States not party to this Convention to ratify, accept, approve or accede to this Convention..” and to “..make its best efforts to discourage States not party to this Convention from using cluster munitions.”

Sounds pretty straight-forward, right? Not for the Harper Conservatives.

After endorsing the negotiated text along with 107 other countries and formally signing the Convention in 2008, they proceeded to backpedal and over the course of the following three years, against significant opposition within and outside Canada, developed domestic legislation that allows Canada to aid and abet in the use of cluster munitions when involved in combined military operations with non-party states such as the United States. Incredibly, Canada’s legislation includes explicit provision for Canadian commanders of multinational military operations to “direct” the use of cluster munitions by non-party state forces.

Not surprisingly, Canada’s legislation has been widely criticized around the world, including by the International Committee of the Red Cross (ICRC). Still, the Harper government persisted and passed this legislation in the last session of Parliament.

This week, the First Review Conference of the Convention on Cluster Munitions is being held in Dubrovnik, Croatia – attended by the 117 countries that have joined the Convention to date, observer states, UN agencies, the ICRC and the hundreds of non-government organizations that comprise the International Campaign to Ban Landmines and Cluster Munitions Coalition.

As is typical with such events, a draft Declaration was sent to participating states by the President of the Conference for consideration in advance of the event. Such declarations are important as they reflect the most deeply held convictions of participants and, ideally, are endorsed by all participating state parties.

The draft declaration for this first Review Conference includes language condemning “any cluster munition use by any actor”… Now one would think that forcefully and publicly condemning the use of a weapon that is responsible for so much death and suffering and has been banned for all time, would be the least expected of State Parties. Yet, Canada, in our nation’s opening remarks at the conference expressed grave concern, suggesting that so doing would somehow compromise Canada’s ability to continue to engage in combined military operations with non-party states. Canada now finds itself in direct opposition to the more than 100 other countries, UN agencies, the ICRC and civil society that welcome the proposed language as an integral part of a strong diplomatic statement emerging from the conference.

Just as I was about to express further outrage at yet another self-inflicted diplomatic embarrassment for Canada it occurred to me, how can Stephen Harper logically do anything but? Can Canada really condemn the use of a weapon that Mr. Harper and company have (illegally) reserved the right to order the use of? (Not by our forces mind you, that would be unacceptable); but by non-party state forces — who would be acting on the orders of a Canadian commander!

What a bloody (pun intended) corner Mr. Harper has painted our country into! What a disgrace!

I truly feel for the Canadian delegation having to deliver such a message to international community. In a less civilized forum, they might find themselves dusting themselves off outside the conference hall – and the conference has just begun!

I would urge the Prime Minister to issue new instructions to the delegation, but of course, he won’t. I find great comfort in the knowledge that, if all goes well, someone else will be issuing the instructions after October 19th and Canadian diplomats can get back to acting like ..well…Canadians.

Earl Turcotte

(Earl Turcotte led the Canadian delegation throughout the negotiation of the Convention on Cluster Muntions and resigned from the Canadian Public Service in 2011 in protest of Canada’s legislation on cluster munitions.)


 

Le gouvernement Harper fait honte au Canada sur la scène mondiale… encore une fois.

Les bombes à fragmentation figurent parmi les plus injustes et les moins fiables des armes conventionnelles qu’on ait inventées. Plus de 95 % de leurs victimes sont civiles – surtout des enfants et des fermiers pauvres tués ou grièvement blessés, souvent des années après les conflits en cause.

 

Cette situation horrible a incité la plupart des pays, dont le Canada, à négocier en 2008 un traité historique qui, inter alia, bannit à jamais la production, le stockage, le transfert et l’usage de bombes à fragmentation. La Convention on Cluster Munitionsinterdit aussi, en toutes circonstances, d’aider, d’encourager ou d’influencer quiconque quant à la production, au transfert et à l’usage de bombes à fragmentation.

L’Article 21 de la Convention va plus loin et impose l’obligation aux États signataires “…d’encourager les États non signataires de la Convention à la ratifier, l’accepter, l’approuver ou à accéder à ses demandes…”, ainsi “…qu’à s’efforcer de décourager l’usage de bombes à fragmentation par les États qui n’ont pas signé la Convention.”

Cela semble assez clair, n’est-ce pas? Pas pour les Conservateurs de M. Harper.

Après avoir adhéré au texte négocié avec 107 autres pays at avoir officiellement signé la Convention en 2008, les Conservateurs ont commencé à reculer. Au cours des trois années suivantes et malgré une ferme opposition au Canada et à l’étranger, ils ont développé des lois nationales qui laisse le Canada libre de soutenir l’usage de bombes à fragmentation quand il s’associe aux opérations militaires de pays non-signataires, comme les États-Unis. Incroyablement, la loi canadienne inclut des clauses explicites concernant les officiers canadiens qui, en tant que commandant d’opérations militaires multinationales,“dirigeraient” l’usage de bombes à fragmentation par les forces d’États non-signataires.

Sans surprise, cette loi du Canada a été très critiquée partout dans le monde, y compris de la part du Comité international de la Croix rouge (ICRC). Malgré tout, le gouvernement Harper a persisté et adopté cette loi pendant la dernière session du Parlement.

Cette semaine, la First Review Conference de la Convention on Cluster Munitions aura lieu à Dubrovnik, en Croatie – réunissant les 117 pays qui ont signé la Convention jusqu’à maintenant, les États observateurs, les agences de l’ONU, l’ICRC et les centaines d’organisations non-gouvernementales qui forment la coalition International Campaign to Ban Landmines and Cluster Munitions.

 

Comme d’habitude pour de tels événements, une Déclaration a été transmise aux États participants par le Président de la Conférence pour qu’ils l’examinent à l’avance. Ces déclarations importent, car elles reflètent les convictions les plus sincères des participants et, idéalement, sont reprises par toutes les délégations des États.

La déclaration préliminaire de cette première Review Conference comprend des termes qui condamnent “tout usage de bombes à fragmentation par tout acteur”… On s’attendrait à ce que toute nation participante dénonce publiquement un usage qui cause tant de morts et de souffrance qu’il a été banni à jamais. Pourtant le Canada, dans son allocution d’ouverture lors de la Conférence, a exprimé des réserves, suggérant qu’une dénonciation compromettrait sa capacité d’engagement dans des opérations militaires conjointes avec des États non-signataires. Le Canada s’oppose maintenant directement à plus de 100 autres pays, aux agences de l’ONU, à l’ICRC et à la société civile, qui ont tous accueilli le texte comme faisant partie intégrale d’un fort énoncé diplomatique émanant de la conférence.

Alors que j’allais exprimer ma honte devant une autre atteinte du Canada à sa propre diplomatie, j’ai compris : comment Stephen Harper pourrait-il logiquement agir autrement? Le Canada peut-il vraiment condamner l’usage d’armes que Mr. Harper et compagnie se sont (illégalement) réservé le droit de diriger? Pas par nos propres forces, remarquez, ce qui serait inacceptable, mais par les forces de pays non-signataires — qui pourraient agir sous les ordres d’un commandant canadien!

Sur quelle étroite corniche Mr. Harper a-t-il perché le Canada! Quelle honte!

Je regrette sincèrement la livraison d’un tel message par la délégation canadienne devant la communauté internationale. S’il s’agissait d’un colloque moins civilisé, les membres de la délégation canadienne se feraient jeter à la rue alors que la Conférence ne fait que commencer!

Je recommande au Premier ministre d’émettre de nouvelles instructions à notre délégation, mais bien sûr, il ne le fera pas. Je trouve un certain réconfort en sachant que, si tout va bien, quelqu’un d’autre formulera les instructions après le 19 octobre, et que les diplomates canadiens pourront bientôt agir comme… et bien… des Canadiens.

Earl Turcotte

(Earl Turcotte a dirigé la délégation canadienne au cours de la négociation de la Convention on Cluster Munitions. Il a démissionné de la Fonction publique canadienne en 2011 pour protester contre la loi du Canada sur les bombes à fragmentation.)

Traduction : J.-F. Garneau