Beyrouth, le 4 août 2020. Photo STR / AFP

Merci à La Presse de relayer ce reportage par cette journaliste fiable qui n’a pas mis les gants blancs, contrairement à tous ceux qui rapportent des faits douteux en Syrie, en Libye et en Égypte.

mayssa_ferahMayssa Ferah
La Presse
Publié le 5 août 2020 à 9h46

 

«À Beyrouth, le désespoir laisse place à la colère. Au lendemain de la double explosion, les Libanais dénoncent la mauvaise gestion de leur gouvernement, alors que les douanes libanaises avaient prévenu à maintes reprises les autorités des risques liés à la présence de nitrate d’ammonium dans le port de la ville.

La capitale libanaise se réveille mercredi matin après une sanglante catastrophe. Deux explosions successives ont fait plus de 100 morts et 4000 blessés, un bilan appelé à s’alourdir. Près de 300 000 personnes sont à la rue. Les dommages sont estimés à plus de 3 milliards de dollars, selon le gouverneur de Beyrouth.

La cause probable du drame ? 2750 tonnes de nitrate d’ammonium, planquées dans un hangar du port de Beyrouth. Le risque causé par cette substance stockée depuis six ans sans aucune précaution préalable était connu des hautes sphères politiques, rapporte Al-Jazeera mercredi.

En 2014, des mois après l’arrivée du cargo transportant la substance, le directeur des douanes libanaises, Shafik Merhi, avait demandé à des responsables gouvernementaux que la question soit réglée, peut-on lire dans des documents publiés en ligne.

Les autorités douanières ont envoyé au moins cinq lettres dans les trois dernières années pour demander conseil. Trois options ont été proposées : exporter le nitrate d’ammonium, le transférer à l’armée libanaise ou le vendre à une compagnie privée, détaille Al-Jazeera. »

Merci aussi pour le message Facebook ce matin de la part de la mairesse de Montréal Valérie Plante, qui se montre très préoccupée et attristée par le désastre de Beyrouth, vu notre communauté libanaise qui s’est mise à l’œuvre immédiatement avec la Croix Rouge.

On se souvient que notre présidente d’honneur Antonine Maillet avait clamé en 1989 sa fraternité avec un Liban alors secoué par la guerre lors d’une immense manifestation montréalaise où elle s’était exclamée, à la façon d’un Kennedy à Berlin : « nous sommes tous Libanais ! »

Les Artistes pour la Paix ont d’ailleurs nommé l’écrivain dramaturge natif du Liban Wajdi Mouawad APLP de l’année en 2006.

Il est important que nous démontrions notre solidarité, car le futur du Liban, qui a accueilli généreusement tant de réfugiés syriens, est lié à la paix mondiale : la situation de ce pays immensément endetté, en guerre avec Israël qui néanmoins s’active avec des actions solidaires de la tragédie qui frappe son voisin, ne peut se résoudre sans une action internationale pacifique et concertée.