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Un navire en construction au chantier maritime Irving.

Au Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), la directrice du programme armes et dépenses militaires mondiales, la Docteure Aude-Emmanuelle Fleurant, est une Québécoise formée à l’UQAM par le regretté Yves Bélanger. Auteure d’une présentation applaudie au colloque du 6 février 2008 intitulé Guerres et écocides organisé par Louise Vandelac et moi, pourquoi nos médias n’interviewent pas celle qui aurait pourtant des choses à raconter pour le bien de nos démocraties rongées par le militarisme ?

Sur le plan mondial, on augmente à bientôt $1800 milliards les dépenses militaires annuelles, dont environ 700 par notre voisin du sud qui veut imposer à tous les pays de l’OTAN une cible minimale à 2% de leur PIB. Au Canada, qui pourtant ne donne actuellement qu’un pour cent (et des poussières, plusieurs centaines de millions !) au Ministère de la Défense, ce sont $60 milliards qu’on planifie de verser l’an prochain au chantier naval Irving pour d’absurdes navires de guerre : non plus des frégates armées à plus d’un milliard de $ chacune par Harper, mais des navires conçus pour porter la guerre outremer et accroître les 68.5 millions de réfugiés (chiffres de l’UNHCR) !

Au ministre libéral Sajjan, qui avait refusé notre mémoire des Artistes pour la Paix [1] lors de sa pseudo-consultation « démocratique » de juillet 2016, rappelons que l’Est du Québec est actuellement sans traversier [2], forçant des passagers à prendre l’avion et des camions et voitures à parcourir jusqu’à 800 kilomètres de détour : on aggrave ainsi le bilan carbone du Canada, en contravention des engagements de M. Trudeau et Madame McKenna à la COP21 (ONU-2015). Nul n’ignore que le réchauffement climatique cause la fonte des pôles et la montée des eaux du globe; il accroît la violence des typhons et ouragans, des pluies surabondantes et des inondations, des sécheresses extrêmes qui multiplient les feux de forêt, en particulier aux États-Unis : le pays de Trump possède onze porte-avions nucléaires (3 à 5 $milliards chacun) mais trop peu de ressources aéroportées pour éteindre le méga-feu qui a brûlé la Californie et rasé la ville de Paradise cette année. En passant, un facteur du réchauffement climatique étudié par aucun chercheur : le militarisme et la consommation effrénée de pétrole par les armées mondiales.


[1] Document de trente-huit pages offert au Ministre de la Défense consultable sur : http://www.artistespourlapaix.org/?p=11147

[2] Le 7 janvier 2019, après trois semaines d’interruption, le service a repris momentanément avec le F.X. Gauthier emprunté aux Îles-de-la-Madeleine, mais il devra reprendre son service ailleurs au début février. La Société des traversiers du Québec ne sait pas encore ce qui arrivera alors…