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Discours de Donald Trump devant l’ONU. Photo CNBC

Tous les pays du monde pensent qu’ils ont raison et que les autres ont tort. Et l’Amérique, maître du monde depuis un siècle, pense ainsi plus que tous les autres. Et le président Trump, encore plus que l’Amérique !

Pour vivre ensemble, de façon civilisée et sans trop de conflits, il faut donc négocier et concilier des points de vue différents, sinon contradictoires. Les Nations Unies ont été jusqu’ici le meilleur effort international pour de telles négociations.

Et voici que le président Trump se sert de son discours aux Nations Unies pour menacer un autre pays, la Corée du Nord, de «le détruire totalement». Le président Trump est non seulement incompétent mais dangereux. Sa manière de rejeter les efforts passés de négociations ou de paix de la communauté internationale (changements climatiques, nucléaire iranien, ALENA) et d’imposer sa vision simpliste à coups de tweets impulsifs constitue un véritable danger pour le monde, surtout quand on est à la tête de la principale puissance mondiale.

Le dictateur nord-coréen, Kim Jong-un, est certes inquiétant avec ses essais nucléaires et balistiques. Il est brutal à l’interne, mais il n’est pas irrationnel : dans la mentalité d’assiégés développée en Corée du Nord depuis plus de 60 ans, la possession de l’arme nucléaire apparaît comme la seule garantie de survie du régime.

Le président Trump est certes vulgaire (avec les femmes) et inexpérimenté (en politique), mais il est surtout irrationnel : il dit et promet n’importe quoi, et son contraire (Russie, Dreamers, Mur avec le Mexique). Et moi qui suis pacifiste, je n’aurais jamais cru me réjouir un jour de voir un président américain s’entourer d’autant de militaires : mais dans la situation actuelle, je fais davantage confiance au jugement de militaires expérimentés qu’à celui d’un parvenu riche et rusé (ses faillites) mais totalement imprévisible.

Kim Jong-un passe pour un voyou avec ses quelques missiles et ogives nucléaires. La dictature nord-coréenne ne dispose pas de mécanismes de contrôle institutionnels («check and balance») mais son dictateur est intelligent : s’il nous menace, il sait très bien qu’il a tout à perdre à mettre ses menaces à exécution.

Le président Trump est censé être le leader du monde libre, avec ses milliers de missiles et d’ogives nucléaires. Je ne mets aucunement ma confiance en son intelligence mais plutôt dans les nombreux mécanismes de contrôle institutionnels qui existent aux États-Unis (Congrès, tribunaux, médias et… dirigeants militaires!).

Quand je pense aux conséquences de l’usage d’une seule arme nucléaire, je ne sais plus quel voyou me fait le plus peur.

Dominique Boisvert
Scotstown