Les guerres se font toujours parce que nous sommes convaincus que nous avons raison et que l’autre a tort. Elles se font très souvent quand nous sommes incapables de nous mettre dans les souliers de l’adversaire, par ignorance ou par incompétence. Et elles se font quand les belligérants possèdent des armes capables, pense-t-on, de faire mal à l’ennemi. Trois conditions réunies présentement entre les États-Unis d’Amérique et la Corée du Nord.

Les Américains se sont toujours perçus comme un peuple d’exception et, depuis la dernière guerre mondiale, comme les gendarmes du monde. Quant à leur président Donald Trump, la certitude d’avoir raison fait partie de son ADN.

Nous ne connaissons rien de la Corée du Nord, à part les clichés répétés sans fin : dictature héréditaire, régime autoritaire, pauvreté du peuple, propagande, menace nucléaire. Il vaudrait la peine de lire Corée du Nord : plongée au cœur d’un État totalitaire d’Antoine Bondaz et Benjamin Decoin ; ou de visionner le court vidéo «Comment la Corée du Nord est-elle devenue une menace ?» (https://www.youtube.com/watch?v=FaANpurG3yE).

Et finalement, les États-Unis possèdent environ 7700 ogives nucléaires (contre possiblement une dizaine pour la Corée du Nord) et dépensent plus à eux seuls, pour leur arsenal nucléaire, que la TOTALITÉ des autres pays du monde. Difficile, dans ces circonstances, de refuser aux autres d’avoir accès aux armes auxquelles on tient tant soi-même.

L’utilisation d’une arme nucléaire serait une catastrophe pour des millions d’humains (et possiblement pour le monde). Tout le monde le sait. Espérons que MM. Donald Trump et Kim Jong-un le savent aussi et qu’ils sauront tous deux résister à leur tempérament belliqueux.

C’est précisément pour cela que les Nations-Unies ont finalement adopté, le 7 juillet 2017, pour la première fois dans l’Histoire, un Traité d’interdiction totale des armes nucléaires par 122 voix pour, 1 voix contre et 1 abstention. Mais comme par hasard, tous les États qui ont des armes nucléaires (et leurs alliés, dont le Canada) ont boycotté ces négociations pourtant décidées par l’Assemblée générale de l’ONU.

Seuls le désarmement, la connaissance de l’autre et l’acceptation de sa différence peuvent nous permettre d’éviter la guerre. Avec la Corée du Nord comme partout ailleurs.

Dominique Boisvert
Scotstown
le 5 septembre 2017