Hervé Fischer

Hervé Fischer

Hervé Fischer, nouveau membre du Conseil d’Administration des APLP et artiste internationalement reconnu, est d’abord présenté par Pierre Jasmin:

« Il y a six mois, j’étais invité avec ma famille au bord de la Méditerranée par un ami de collège, Me Philippe Kirsch, fondateur à La Haye et premier juge de la Cour Pénale internationale, que mes fantasmes pacifistes imaginent pouvoir dans le futur emprisonner les militaires avant même qu’ils commettent leurs crimes de guerre. La femme de Philippe, artiste finlandaise, nous conseille sur notre chemin vers Barcelone d’arrêter à Céret, village dans les Pyrénées avec un musée extraordinaire où le personnel qui nous entend parler nous interroge : « Vous êtes québécois? Connaissez-vous Hervé Fischer? » La dame d’une boutique d’art pas loin nous posera la même question passionnée. Ça tombe bien : prof à l’UQAM, j’ai entendu parler de l’Institut de recherche Hexagram avec son prof vedette de l’Université Concordia, peintre, artiste-philosophe-sociologue, chercheur interdisciplinaire visionnaire des arts médiatiques et même numériques, détenteur de moult doctorats, mais c’est cet amour des petites gens de Céret qui me séduit. Aussitôt revenu à Montréal, je l’invite à faire partie du nouveau conseil des Artistes pour la Paix que la présidente Guylaine Maroist s’affaire à rassembler et il dit « oui, quand je serai de retour d’Argentine ». Entre deux voyages à Paris et en Chine, il trouvera le moyen de participer à la sélection de nos hommages. Voici Hervé Fischer… »

Mes amis du regroupement des Artistes pour la Paix m’ont fait l’amitié en septembre 2013 de m’inviter à rejoindre leur conseil d’administration. En cette célébration du trentième anniversaire du regroupement, j’ai le plaisir de rendre hommage à Dominique Blain, une grande artiste dont l’engagement dans l’actualité, l’originalité et la force d’expression convainquent immédiatement. Le mode interrogatif, plutôt que partisan dénonciateur, de ses images photographiques, de ses constats (objets, installations), qui favorise la réflexion critique personnelle du public, rejoint mes options personnelles de l’art sociologique pour prioriser la dimension éthique de l’art et y soumettre l’esthétique.

En faisant défiler des photos d’œuvres marquantes, sans compter une bannière impressionnante déployée sur scène, Hervé rend ensuite un hommage senti pour l’ensemble de sa carrière à l’artiste visuelle universellement reconnue Dominique Blain.

blain

« C’est avec un foulard « où tous les symboles religieux du monde vivraient en harmonie sur le même bout de tissu » au cou que l’artiste Dominique Blain pose ici à côté de son œuvre Portrait de famille, représentant les chefs d’État flous et fantomatiques » (texte de cette légende photographique, Nathalie Petrowski et photo, André Pichette, LA PRESSE).

Les APLP retiennent en particulier de Dominique Blain l’objet d’art provoquant suivant, exposé à travers le monde, qu’elle a tenu à faire tisser au Pakistan, un tapis représentant diverses mines anti-personnel. On sait que le traité d’Ottawa favorisé par l’ex premier ministre Jean Chrétien (et les APLP) réussit à faire diminuer d’année en année les victimes de ces engins, expressions monstrueuses du terrorisme des puissances mondiales qui les ont utilisées à travers le monde, mais jamais chez elles… Se vérifie hélas l’expression du regretté artiste de l’UNESCO Peter Ustinov, selon qui « si le terrorisme est la guerre des pauvres contre les riches, la guerre est le terrorisme des riches contre les pauvres ». Observons toutefois qu’il est mort avant la vague des soi-disant martyrs islamistes…