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Nos pensées vont à la famille de notre collègue technicien de scène Denis Blanchette, père d’une fillette de 4 ans, mort à 48 ans pour avoir empêché Richard Henry Bain, 61 ans, d’ouvrir le feu sur notre première ministre, Pauline Marois. Nos pensées vont aussi à son collègue au nom prédestiné, Dave Courage, d’origine haïtienne, hospitalisé, qui a réussi au péril de sa vie à refermer la porte du Métropolis à la barbe du forcené.

Acte d’un fou ou d’un fanatique, quoique la différence entre les deux soit difficile à saisir…? Le fanatique a été promptement désavoué sans appel par plusieurs de nos amis anglophones montréalais, tels le chroniqueur Josh Freed et le comédien-collègue que nous avons tant apprécié en jeune émule de Trotsky, Jay Baruchel. Même Robert Libman, co-fondateur du Parti Égalité, a préféré mettre avec sagesse l’accent sur le discours de madame Marois, « un discours rassembleur dans lequel elle a fait l’effort de parler anglais. Cela a été bien reçu par la communauté anglophone ».

Plus inquiétants, le commentaire d’un employé d’Eidos (congédié aussitôt) qui souhaitait trouver « un bon assassin » pour terminer le travail et celui de Luc Harvey du Parti Conservateur du Québec, qui loin de renier les propos « Marois doit prendre le blâme » mis en ligne sur Facebook le matin du 5 septembre par son parti et retiré peu après, a déclaré qu’ « elle avait profondément divisé les Québécois » et que le tireur, sans doute « une personne désaxée, s’est peut-être sentie interpellée par les propos de Pauline Marois pour passer à l’acte ». On peut se consoler par les résultats insignifiants récoltés par ce micro-parti le 4.

Heureusement, le parti Conservateur canadien et M. Harper n’ont pas suivi cette piste honteuse dans leur analyse. Mais les Artistes pour la Paix rappellent qu’ils ont écrit des dizaines de lettres, envoyé des centaines de courriels et participé à quelques manifestations publiques à Montréal et à Ottawa pour appuyer la Coalition pour le contrôle des armes à feu CONTRE ces Conservateurs qui se sont sciemment employés :

  • à saboter la liste canadienne des détenteurs d’armes à feu,
  • à influencer les médias à ne voir dans les armes à feu légales aucun problème en riant de ceux soulevés par nous, « pacifistes déconnectés » (aucune de nos lettres n’a été publiée par les médias soucieux de plaire au parti au pouvoir : voir ailleurs sur notre site)
  • et à permettre que soient en vente libre des fusils d’assaut militaires semi-automatiques, comme l’arme trouvée entre les mains du forcené : apparemment, un CZ 858 d’un calibre de 7,62 mm, d’une portée de 2800 mètres, capable d’abattre un orignal d’un seul coup de feu, selon Rémi Landry, lieutenant-colonel à la retraite. L’arme se serait enrayée fort opportunément après un seul coup de feu, hélas fatal…

Enfin, sur un mode plus joyeux, Gabrielle Duchaine, dans La Presse du 6 septembre, écrit: « Plusieurs centaines de personnes — élus, familles et amis des victimes, militants de toutes allégeances et simples citoyens — se sont réunies devant le Métropolis pour lancer un message clair: l’attentat de mardi est l’oeuvre d’un déséquilibré et non d’une communauté. Il ne doit surtout pas creuser de fossé entre anglophones et francophones. Lors d’un rassemblement à la chandelle organisé en l’honneur des victimes et de leurs proches. (…) Daniel Breton, le nouveau député de la circonscription a assuré aux anglophones, dans leur langue, qu’ils seraient respectés dans leurs différences. « On va sortir grandis et plus humbles de cette tragédie », a-t-il prédit. Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec, a martelé qu’il fallait faire mieux comme société. « Quoi que les gens pensent du mouvement étudiant, il aura réussi une chose. C’est de faire marcher ensemble dans les rues des gens des deux communautés qui se battaient pour la même cause », a-t-elle dit. La néo-démocrate Hélène Laverdière a ensuite rappelé à la foule que l’amour est plus fort que la haine », reprenant les célèbres paroles de Jack Layton, la veille de sa mort. Madame Laverdière représente à la Chambre des Communes le comté où se trouvent le Métropolis et l’UQAM..