arrival

Photo : Paramount

En se disant « sonné, ce qui ne m’arrive pas si souvent », voici ce qu’écrit l’urgentologue Alain Vadeboncoeur sur le film Arrival : « C’est un film remarquable, en boucle, avec de multiples niveaux de lecture, mettant en tension les uns avec les autres des aspects fondamentaux de la réalité : le langage et ses barrières, la relation au temps et à l’avenir, la vie, le destin et la mort. Denis Villeneuve est un cinéaste d’exception. »

Arrival (ou au Québec L’Arrivée), dont le scénario d’Eric Heisserern est tiré d’une nouvelle de Ted Chiang, (Story of Your Life), offre en effet un éventail de thèmes entrecroisés. Denis Villeneuve y réussit un tour de force : rompre la linéarité du récit pour en révéler la profondeur. Ce procédé en osmose avec l’histoire racontée fait de l’œuvre qu’il signe un grand film sur la paix. Comme son examen minutieux de la communication, sa reconnaissance des apports d’une vaste équipe et sa façon de les équilibrer rappelle d’ailleurs ce principe : la paix dépend de tous et de chacun.

En effet, à condition de suspendre un scepticisme spontané quant à l’arrivée réelle d’extraterrestres, on ressent devant ce film l’ampleur de la panique qu’elle provoquerait. Le « nous et les autres » en cause dans tout conflit rejoint ici « l’être ou ne pas être » shakespearien : l’humanité se trouverait à un réflexe guerrier de l’anéantissement. À ce sujet, Arrival suscite une réflexion pacifiste que je ne résume pas davantage pour ne pas en révéler l’issue… Si ce n’est déjà fait, allez voir le film.