Chagall, lumière et musique, au MBAM

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L’exposition Marc Chagall au MBAM a tout pour éblouir : œuvres majeures d’un des peintres phares du XXe siècle, regard évocateur sur l’ampleur de son parcours, et thème synesthésique illustré avec éloquence. De sa jeunesse à son grand âge, Chagall a embrassé tous les arts dans une approche poétique du geste pictural. Son autobiographie récemment rééditée d’après la version originale en yiddish révèle un appétit égal pour le chant, le violon et la danse.

Fidèle toute sa vie à cet esprit d’ouverture, Chagall a multiplié comme concepteur de décors et costumes les collaborations internationales avec compositeurs, chorégraphes et dramaturges d’envergure (notamment Igor Stravinsky, Serge Diaghilev, Roland Petit, Alexandre Granovski) tout en produisant une œuvre individuelle colossale. Le célèbre plafond de l’Opéra Garnier a d’ailleurs droit à une salle où les visiteurs peuvent s’étendre sous une projection commentée de l’immense fresque dévoilée en 1964 par Chagall et André Malraux. Le peintre alors âgé de 77 ans n’avait reçu aucun salaire pour cette œuvre, mais avait été assisté par trois collègues : Roland Bierge, Jules Paschal et Paul Versteeg.

Au fil de ses travaux pour la scène, sa femme Bella (née Rosenfeld) et leur fille Ida ont collaboré à de nombreux projets, comme ses petites-filles Meret et Bella Meyer continuent de le faire pour la postérité. Elles ont contribué à la campagne médiatique de l’expo montréalaise, témoignant du riche imaginaire de leur grand-père. L’éventail de ses expériences et leur profondeur humaniste donnent l’impression de contempler tout l’art du monde.